Halte à l’exercice illégal de la graphomotricité par les graphothérapeutes

Halte à l’exercice illégal de la graphomotricité par les graphothérapeutes

Madame la Ministre,

Nous tirons la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités sur ce qui pourrait devenir un problème de santé publique dans un avenir très proche.

Tous les psychomotriciens s’inquiètent de la montée en puissance du nombre de « graphothérapeutes », profession non réglementée qui empiète complètement et directement sur notre décret de compétences. Ces personnes sans formation sanctionnée par un diplôme d’Etat pratiquent un usage illégal de la psychomotricité qui ne dit pas son nom : ils prétendent faire passer des « bilans graphomoteurs » dans lesquels ils utilisent, sans réellement les connaitre, des tests et des notions de latéralisation, de schéma corporel, de repérage spatio-temporel, de tonus, de geste scripteur. Or tout cela relève du champ de compétence des psychomotriciens (cf Décret de compétences).

Les dits « graphothérapeutes » font irruption dans le parcours de soins grâce à une publicité massive et trompeuse relayée dans tous les médias (Internet, reportages télé, presse écrite). En effet, n’étant régis par aucune déontologie, cette spécialisation devenue « profession » prétend rééduquer l’écriture sans formation réelle ou normée, manquant de toutes les bases requises (psychomotricité, neurologie, psychologie, etc…).

Nous avons pu relever des sites internet de « graphothérapeutes » qui proposaient de poser le diagnostic de dysgraphie (apanage des médecins), des prises en charge à distance par Skype, ou bien du crédit d’impôt pour des séances à domicile, les inscrivant définitivement hors du domaine du soin.

Notre profession paramédicale de psychomotricien, seule habilitée à rééduquer l’écriture et régie par une déontologie interdisant la publicité, assiste impuissante à une recrudescence d’indications de graphothérapie et récupère par la suite des enfants et parents déçus, à qui des « graphothérapeutes » ont promis des merveilles non tenues.

Les troubles de l’écriture nécessitent des soins sur prescription médicale et pas de pseudo services à la personne. C’est pourquoi nous demandons à ce que soit respecté notre décret de compétences et que les « graphothérapeutes » cessent leurs agissements préjudiciables à de nombreux patients et à toute une profession … elle reconnue.

Signez la pétition:

https://www.change.org/p/mme-la-ministre-de-la-sant%C3%A9-halte-%C3%A0-l-exercice-ill%C3%A9gal-de-la-graphomotricit%C3%A9-par-les-graphoth%C3%A9rapeutes?recruiter=46192247&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink

Mail reçu d’une structure de l’agence régionale de santé

Oct 19, 2015 — Bonjour,

La profession de psychomotricien est encadrée par les articles L4332-1 & s. et R.4332-1 & s. du code de la santé publique. L’art L 4334-1 réprimant l’exercice illégal de cette profession.
Les actes autorisés pour ces professionnels sont mentionné à l’art R4332-1. Il s’agit notamment de la « Rééducation des troubles du développement psychomoteur ou des désordres psychomoteurs suivants au moyen de techniques de relaxation dynamique, d’éducation gestuelle, d’expression corporelle ou plastique et par des activités rythmiques, de jeu, d’équilibration et de coordination :
… « l) Troubles de la graphomotricité, à l’exclusion de la rééducation du langage écrit ; ».

Il apparaît ainsi, à première vue, que l’exercice de la graphothérapie relève de ce type d’acte, auquel cas et en l’absence de diplôme de psychomotricien ou autre autorisation d’exercer cette profession prévue par la loi, il s’agirait bien d’un exercice illégal.

L’ARS Ile-de-France va examiner davantage si nous sommes en présence de cas d’exercice illégal de la profession de psychomotricien qui justifieraient un signalement au procureur. En tout état de cause, vous pouvez de votre côté signaler directement au procureur ou aux services de police ou de gendarmerie les cas dont vous auriez connaissance.

Restant à votre disposition

Cordialement

L’équipe PAPS
ARS Ile-de-France
ARS-IDF-PAPS@ars.sante.fr

7 Réponses

  1. Bonjour, je parle en tant que graphothérapeute et sans animosité. Je pense en effet que la formation de graphothérapeute devrait être mieux encadrée pour éviter la pratique du métier par des personnes défaillantes, mais je reçois des enfants de psychométriciens, l’une d’elle dirige une CMP et préfère que cela reste entre nous (c’est bien triste), je reçois aussi des patients qui ont passé jusqu’à deux ans sans résultats chez un psychométricien et que je rééduque en 10 séances. Ce n’est pas du tout le même métier. Je conçois que ce soit déplaisant de perdre de la patientelle, mais si c’est pour le bien des enfants, essayons au moins d’être objectifs, non?

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  2. Bonjour,
    J’aimerais justement me former en graphothérapie et il est vrai que l’on trouve tout et n’importe quoi sur internet.
    Existe-t-il un site ou un organisme fiable qui délivrerait une formation diplômante?
    D’avance merci

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    • Le GGRe est une formation sérieuse et diplômante (diplôme d’enseignement supérieur libre).
      Consultez notre site http://www.ggre-asso.fr et contactez-nous, nous vous donnerons toutes les informations utiles.
      L. Petitjean, secrétaire générale du GGRe
      Graphologue SFDG, Graphothérapeute GGRe

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  3. Je suis ergotherapeute : « les psychomotriciens seule profession habilitée à reeduquer l’écriture  » vous allez un peu loin là non ?

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  4. Bonjour à tous, je vous lis et m’interroge. J’ai eu connaissance dans l’école où j’accompagne, d’un document qui concerne une personne qui propose de la rééducation de l’écriture. Cela m’a tout de suite séduite pour la bonne et simple raison que j’encadre des enfants tous les jours dans les classes et des écritures « particulières » et parfois déjà illisibles il y en a énormément. Je suis intéressée par ce métier et je ne prétends pas dans la mesure où j’ai des possibilités de poursuivre sur l’idée, prendre l’emploi de quelques professionnels que ce soient. Il y a énormément d’enfants qui n’ont et n’auront aucune prise en charge en rééducation de leur écriture, sur leur parcours scolaire. Mais il n’en reste pas moins qu’il y a une nécessité. Ne peut on supposer ou espérer qu’il y ait une place à cette spécialisation avec un avis partagé des professionnels déjà en place. Il s’agit d’enfants, dans la situation présente d’une école primaire à qui nous pourrions redonner l’envie et la nécessité de produire un travail soigné, production qui les mettent en satisfaction, valeur, en fierté… Dans ma quête d’informations, je ne pensais pas trouver cette problématique. Il reste néanmoins évident qu’il est nécessaire de ne banaliser le travail de personne et qu’il semble utile de devoir officialiser les choses, il n’engage que moi de le croire. Je poursuis mes recherches et vais me pencher sur la sujet avec respect. Merci de m’avoir lu. Bonne journée à tous

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  5. Bonjour, je suis graphologue et ne peux laisser passer ce que je viens de lire. Depuis quand les psychomotriciens sont seuls habilités à évaluer l’écriture ? ainsi qu’à faire des bilans graphomoteurs et de la rééducation graphique ? Il me semble que l’écriture est quand même principalement le domaine des graphologues et des graphothérapeutes parfaitement habilités à faire des bilans graphomoteurs et de la rééducation ! je suis d’accord par contre avec le fait qu’il faut s’assurer que le professionnel a bien la compétence et les diplômes nécessaires mais c’est tout. D’accord aussi par les enfants que je voie, que beaucoup vont faire un nombre de séances incalculables chez des psychomotricien pour rien puisque leur problème n’est pas psychomoteur …

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    • Bonjour, que vous soyez graphologue ou graphothérapeute, tant mieux pour vous. Je ne pense pas que l’écriture soit le seul domaine des graphologues et des graphothérapeutes qui ne sont pas sanctionnés par une Diplôme d’Etat à ce jour et donc pas habilités à faire de la rééducation de l’écriture.
      Un graphothérapeute ne dispose pas d’un statut paramédical (à l’inverse des ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychomotriciens ou orthophonistes) et son diplôme n’est pas reconnu par l’état. Un graphothérapeute n’est pas un professionnel de la rééducation. Contrairement au psychomotricien, dont le décret de compétence stipule la compétence dans le dépistage est la rééducation des troubles de la graphomotricité, c’est une profession non reconnue, apparue récemment, à visée de correction spécifique de la dysgraphie, soit des écritures lentes, illisibles, maladroites, molles, impulsives, crispées, sales, douloureuses.
      Ces difficultés sont souvent évoquées dans les consultations pour troubles d’apprentissages. On parle alors de dysgraphies isolées ou associées. La discipline se nomme la graphothérapie. La prise en charge des troubles graphomoteurs type dysgraphie nécessite une prise en charge globale, avec une évaluation initiale globale. La prise en charge en psychomotricité ou en ergothérapie répond à ce genre de besoin.
      Même si la tendance actuelle est d’isoler un symptôme et de le rééduquer au risque de le déplacer sans en comprendre le sens dans la globalité d’un sujet, la seule prise en compte de ce symptôme me parait être une erreur.
      Puisque vous critiquez le travail des psychomotriciens, à mon tour, je me permettrai de vous proposer de revoir vos études en ce qui concerne la conjugaison et la grammaire.

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